Grâces

Rire, bonne humeur, énergie, chaleur, liberté, autodérision, la liste des mots serait encore longue pour décrire la saveur du spectacle de Silvia Gribaudi. Artiste engagée, elle élabore depuis dix ans un langage chorégraphique à la croisée de la danse et du théâtre qui, sous une forme légère et ironique, déconstruit les stéréotypes des genres féminin et masculin dans la danse comme dans la vie. Inspirée des "Trois Grâces", une sculpture de Canova montrant les filles de Zeus dénudées aux formes parfaites qui incarnent joie, splendeur et prospérité, "Grâces" est une pièce où la chorégraphe met en scène son corps bien en chair et en maillot de bain, aux côtés de trois danseurs à la musculature impeccable vêtus de caleçons moulants. Dans une succession de danses virtuoses et de tableaux vivants, le quatuor déroule une gestuelle comique ou ratée qui emprunte au ballet classique, à la sculpture antique, au cirque ou à la revue pour finalement créer un éloge de l’imperfection et de l’individualité.