L’origine des armoiries de Roissy-en-France
Une page de l’histoire de France.
Article de l’ouvrage : Un village de la Plaine de France – Houmaire Henri – 2016
Le contexte
A la fin du XIIIème siècle, l’autorité de Philippe IV le Bel est contestée par Edouard Ier roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine et par Guy de Dampierre, comte de Flandre. Ils veulent rompre leurs liens de vassalité et gagner l’indépendance des territoires qu’ils occupent. Les diplomates du Roi trouvent une solution avec Edouard Ier. Philippe IV le Bel, donne sa fille Isabelle en mariage au futur roi d’Angleterre Edouard II. Grosse erreur imprévisible, ce mariage sera la cause de la guerre de Cent-ans.
Il n’en est pas de même avec les Flamands, après plusieurs déconvenues et particulièrement à Courtrai ou la cavalerie royale est défaite par l’infanterie flamande en 1302. Le roi est humilié. En 1304, aux prix de lourds sacrifices pour la population, le roi avait réussi à reformer son armée et les conditions devenaient favorables pour une nouvelle confrontation et une victoire finale.
Cette nouvelle bataille a lieu le 18 août 1304 à Mons-en-Pévèle, près de Lille. La journée est torride, les flamands perdent rapidement leur vivres, le soir ils sont assoiffés et affamés, de plus, ils ont subi de lourdes pertes humaines. Malgré tout, les deux camps sont convaincus que la guerre reprendra le lendemain.
Le dénouement
Le roi se retire avec sa garde personnelle et ses serviteurs pour se reposer. Ils s’apprêtent à passer une soirée sereine. C’est sans compter sur la pugnacité des Flamands.
Ceux-ci engagent deux coups de mains, dont l’un contre le camp du roi. Ils n’ont qu’un seul objectif : le tuer.
Surpris, par cette attaque, le roi est dévêtu de son armure et les siens sont obligés de se battre au corps à corps. Plusieurs proches du monarque vont mourir.
Parmi eux, deux cousins, Pierre et Jacques Gentien, écuyers. Pierre, les reins brisés en aidant le roi à monter sur son destrier. Jacques, sur ordre revêt la cote de maille de combat du roi. Lorsqu’il rentre dans la mêlée, les Flamants croient reconnaitre Philippe IV le Bel, ils se ruent sur lui et le décapitent sur le champ.
Le roi et le reste de ses proches sont sauvés in extrémis par son frère Charles de Valois, commandant de la cavalerie Royale. La cavalerie repousse et massacre tous les Flamands qui avaient monté ce coup de force. La suprématie du roi est assurée.
Charles de Valois est cité seigneur de Roissy en 1302.
En récompense du sacrifice de ces deux écuyers, le roi accorde à tous les descendants des « Gentien » la bande fleurdelisée qui orne les armoiries.
Les origines étaient trouvées, mais comment sont-elles arrivées à Roissy ?
La dernière étape :
Vers 1350, Guillaume Gentein, fils ou petit fils de Jacques Gentien, achète l’ancien fief ou se trouve actuellement la résidence du château. C’est lui qui avait scellé sur l’un de ses bâtiments les nouvelles armoiries de sa famille. Malgré de nombreuses démolitions et reconstructions elles sont restées sur les lieux de cette ancienne propriété dit : « La Gentienne ». (Archives Nationales. T 269/12).
Deux femmes, cousines descendantes éloignées de la famille Gentien, Nicole et Jeanne Hennequin étaient les épouses respectives de Jean-Jacques de Mesmes (1530) et Henri de Mesmes (1552), seigneurs de Roissy-en-France.
En 1703, Jean-Antoine de Mesmes, avait fait sceller ses armoiries, joyaux familial, sur un bâtiment annexe de son château, les écuries. La reproduction y est toujours visible dans le parc de la mairie. L’original est scellé sur une cheminée dans une propriété voisine.
Le 10 avril 1965, la municipalité de Roissy-en-France adopte ces armoiries comme emblème officiel de la commune.